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TDC 114 - Avec humanae vitae considérer les deux significations de l'acte conjugal

TDC 114 - Avec humanae vitae considérer les deux significations de l'acte conjugal

Publié par Incarnare le mercredi 09/09/2009 - 21:37

Les réflexions que nous avons faites jusqu'à présent sur l'amour humain dans le plan divin demeureraient en quelque sorte incomplètes si nous ne cherchions pas à en avoir l'application concrète dans le cadre de la morale conjugale et familiale. Nous allons faire ce dernier pas qui nous mènera à la conclusion de notre désormais long chemin, dans le sillage d'une importante déclaration du récent Magistère: l'encyclique Humanae Vitae que le pape Paul VI a publiée en juillet 1968. Nous relirons cet important document à la lumière des résultats que nous avons obtenus en examinant le dessein divin initial et les paroles du Christ qui y renvoient.

1. "L'Eglise enseigne que tout acte matrimonial doit rester ouvert à la transmission de la vie" HV 11 "Cette doctrine plusieurs fois exposée par le Magistère, est fondée sur le lien indissoluble, que Dieu a voulu et que l'homme ne peut rompre de son initiative, entre les deux signifilien indissoluble. Je n'entends pas présenter un commentaire au sujet de toute l'encyclique, mais plutôt en expliquer et approfondir un passage. Du point de vue de la morale chrétienne contenue dans cette encyclique, cet extrait a une signification centrale. Il constitue en même temps un élément qui est en rapport très étroit avec nos réflexions précédentes sur le mariage dans la dimension du signe(sacramentel).
Et comme - ainsi que je l'ai dit - c'est un passage central de l'encyclique, il est évident qu'il se trouve profondément inséré dans toute sa structure: son analyse doit donc porter sur les différents éléments composant cette structure, même si l'on n'a pas l'intention de commenter le texte tout entier.

2. Dans mes réflexions sur le signe sacramentel, j'ai dit à plusieurs reprises qu'il est basé sur le langage du corps, relu dans la vérité. Il s'agit d'une vérité affirmée une première fois au début du mariage quand les nouveaux époux, se promettant l'un à l'autre d'"être toujours fidèles (...) de s'aimer et de s'honorer tous les jours de leur vie" deviennent ministres du mariage comme sacrement de l'Eglise.
Puis, il s'agit d'une vérité qui, peut-on dire, est sans cesse affirmée à nouveau. En effet, vivant dans le mariage "jusqu'à la mort", l'homme et la femme revivent continuellement, en un certain sens, ce signe que le jour de leurs noces ils se sont donnés eux-mêmes grâce à la liturgie du sacrement.
Les paroles de l'encyclique de Paul VI que nous avons citées concernent ce moment de la vie des époux où tous deux s'unissant dans l'acte conjugal deviennent, selon l'expression biblique "une seule chair" Gn 2,24. Précisément dans un tel moment si riche de signification, il est particulièrement important de réexaminer le langage du corps dans la vérité. Ce réexamen est une condition indispensable pour agir dans la vérité, c'est-à-dire pour se comporter conformément à la valeur et à la norme morales.

3. Non seulement l'encyclique nous rappelle cette norme, mais elle cherche aussi à en donner le fondement adéquat. Pour mieux éclairer de lien indissoluble que Dieu a voulu... entre les deux significations de l'acte conjugal, Paul VI a écrit la phrase suivante: "(...) par sa structure intime l'acte conjugal, en même temps qu'il unit profondément les époux, les rend aptes à la génération de nouvelles vies, selon les lois inscrites dans l'être même de l'homme et de la femme" HV 12.
Le passage de la phrase qui exprime la norme morale à la phrase qui l'explique et la motive est particulièrement significatif. L'encyclique induit à chercher le fondement de la norme qui détermine la moralité des actions de l'homme et de la femme dans l'acte conjugal, dans la nature de cet acte même et, encore plus profondément, dans la nature des sujets mêmes qui agissent.

4. De cette manière, la "structure intime" (c'est-à-dire la nature) de l'acte conjugal constitue la base nécessaire pour une lecture et une découverte adéquates des significations qui doivent transférer dans la conscience et dans les décisions des personnes qui agissent; elle constitue également la base nécessaire pour établir le rapport adéquat de ces significations, c'est-à-dire leur indissolubilité. Comme en même temps, "l'acte conjugal (...) unit profondément les époux" et, ensemble "les rend aptes à la génération de nouvelles vies" et comme l'un et l'autre adviennent "en raison de sa structure intime", il en résulte que la personne humaine "doit" (par besoin propre de la raison, la nécessité logique) considérer en même temps les "deux significations de l'acte conjugal".
Ici, il ne s'agit de rien d'autre que de lire dans la vérité le langage du corps comme je l'ai dit plusieurs fois au cours des précédentes lectures bibliques. La norme morale que l'Eglise ne cesse d'enseigner en cette matière et que Paul VI rappelle et confirme dans son encyclique découle de la lecture du langage du corps dans la vérité.
Il s'agit ici de la vérité, d'abord dans sa dimension ontologique ("structure intime"); puis, en conséquence, de sa dimension subjective et psychologique ("signification"). Le texte de l'encyclique souligne que, dans le cas en question, il s'agit d'une norme de la loi naturelle.

- 11 juillet 1984

 
 

 

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