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Marche pour la Vie : mon bilan

Marche pour la Vie : mon bilan

Quelques éléments de bilan personnel pour la marche pour la vie. 

La participation, tout d'abord, a été très bonne. N'en déplaise à la police, qui n'a compté que 3000 personnes, la place de l'opéra était bondée au point que la fin du cortège a mis beaucoup de temps à pouvoir rentrer sur la place. C'est en fait près de 20 000 personnes qui s'étaient rassemblées -les organisateurs en revendiquent 25 000- pour la Marche pour la Vie. La statistique policière, démesurément faible, témoigne donc d'une hostilité des pouvoirs publics à reconnaître la réalité d'un mouvement qui n'a pas leurs faveurs. A quand un comptage automatisé par la vidéo, pour sortir de ce genre de débat idiot ? 

Les slogans, lancés par le comité d'organisation de la manifestation, ont su rester respectueux des femmes, notamment de celles qui ont fait -avec ou contre leur gré- le choix de l'ivg. Un regret cependant : un manque de dialogue avec le monde. La question de l'IVG présente deux aspects : le point de vue de l'enfant avorté et celui de la mère. Les slogans, en se focalisant principalement sur l'enfant et la sacralité de toute vie humaine, ont laissé moins de place -sans l'occulter cependant- au point de vue des femmes qui avortent. 

Si je dis que c'est une question de dialogue avec le monde, c'est qu'une société laïque n'acceptera jamais des arguments d'ordre théologique, mais qu'elle peut être sensible à des arguments d'ordre anthropologique : les conséquences de l'IVG sur les femmes -notamment ses conséquences psychologiques- et sur le couple (par exemple, le fait que 70% des couples en concubinage cassent après une IVG, souvent effectuée par la femme pour "sauver son couple" lorsque son partenaire s'oppose à l'arrivée d'un enfant), le manque de soutien aux femmes enceintes et aux mères célibataires, voilà des questions auxquelles le monde peut être sensible, bien plus qu'à des arguments fondés sur la sacralité de la vie humaine (sans que la réalité de celle-ci en soit diminuée).

SI Vatican II nous invite à dialoguer avec le monde, c'est en lui présentant une anthropologie plus saine, car fondée théologiquement, pas en lui lançant des invectives. 

Enfin, je ne peux que regretter un trop grand brouillage du message, notamment parce que, contre les instructions des organisateurs, certains préfèrent rouler des mécaniques pour le mouvement (des tradis plus ou moins ESF, plus ou moins royalistes, aux socialistes) que de s'inscrire dans un message unique. Conséquence : le message perd de sa force. Je ne suis ni contre les tradis, ni contre les socialos ; mais ils doivent comprendre que les médias se serviront de leur identitarisme pour disqualifier la manifestation. S'ils avaient vraiment autant d'attachement pour la Vie qu'ils le disent, ils seraient conscients qu'ils la serviraient mieux en rentrant dans un mouvement unitaire qu'en faisant de l'ostentation de querelle de chapelle.

Reconnaissons que ces individus, minoritaires, se sont trouvés bien dilués dans la masse par rapport aux années précédentes, ce qui me conduit à appeler plus de chrétiens "mainstream" à participer à la marche pour la vie 2010. A aucun moment je ne me suis senti bafoué dans mes convictions ou par rapport aux interrogations que j'avais évoquées hier. Bilan qui reste donc globalement positif.

 
 

 
 

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Car tous ont péché...

La presse se fait l'écho d'un livre du journaliste Ekke Overbeek indiquant que Karol Wojtyła, futur Pape Jean-Paul II (et aujourd'hui Saint Jean-Paul II) aurait avant son élection pontificale, en tant qu'archevêque de Cracovie, eu connaissance de témoignages de faits de pédo-criminalité (la presse ne relaie ni le nombre ni la nature des faits) et n'aurait pas apporté la réponse appropriée (à savoir le signalement des faits aux autorités civiles et le déclenchement d'une enquête canonique aboutissant au renvoi à l'état laïc des malfaiteurs).