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TDC 126 - La continence perfectionne la communion personnelle entre l'homme et la femme

TDC 126 - La continence perfectionne la communion personnelle entre l'homme et la femme

Publié par Incarnare le mercredi 09/09/2009 - 22:06

1. Nous allons poursuivre l'analyse de la continence à la lumière de la doctrine exprimée par l'encyclique Humanae Vitae.
Il convient de rappeler que les grands classiques de la pensée éthique (et anthropologique) tant pré-chrétienne que chrétienne (Saint Thomas d'Aquin) considèrent la vertu de continence non seulement comme capacité de contenir les réactions corporelles et sensuelles, mais aussi et plus encore comme capacité de contrôler et de guider toute la sphère sensuelle et émotive de l'homme. Dans le cas qui nous occupe, il s'agit de la capacité d'orienter soit l'excitation vers son développement correct, soit l'émotion elle-même, les dirigeant vers l'approfondissement et l'intensification de leur caractère pur et, en un certain sens, désintéressé.

2. Cette différenciation entre la perspective de l'excitation et celle de l'émotion n'est pas une contradiction. Elle ne signifie pas que l'acte conjugal, comme effet de l'excitation, ne comporte pas en même temps l'émotion de l'autre personne. Il en est certainement ainsi dans l'épître aux Ephésiens, sous forme d'exhortation aux époux: "Soyez soumis les uns aux autres dans la crainte du Christ" Ep 5,21

La distinction entre excitation et émotion relevée dans cette analyse ne prouve rien d'autre que la richesse subjective, réactive et émotive, de l'"ego" humain; cette richesse exclut n'importe qu'elle réduction et fait que la vertu de continence peut être réalisée comme capacité de diriger la manifestation, tant de l'excitation que de l'émotion, suscité par la réactivité de la masculinité et de la féminité.

3. La vertu de continence comprise de cette manière a un rôle essentiel dans le maintien de l'équilibre intérieur entre les deux significations, unitive et procréative, de l'acte conjugal HV 12 en vue d'une paternité et d'une maternité vraiment responsables.
L'encyclique Humanae Vitae accorde l'attention requise à l'aspect biologique du problème, c'est-à-dire au caractère rythmique de la fécondité humaine. Même si cette périodicité peut, à la lumière de l'encyclique, être appelée indice providentiel pour une paternité et une maternité responsables, ce n'est pas toutefois à ce niveau que trouve sa solution un problème comme celui-là, un problème qui a une signification si profondément personnelle et sacramentelle (théologique).
Selon l'encyclique, la paternité et la maternité responsables constituent "la vérification d'un amour conjugal en pleine maturité" et, pour cette raison, on y trouve non seulement la réponse à l'interrogation concrète que l'on se pose dans le cadre de l'éthique de la vie conjugale, mais aussi, comme je l'ai déjà dit, l'indication d'un trait de spiritualité conjugal que nous désirons au moins esquisser.

4. La manière correcte d'entendre et de pratiquer la continence périodique en tant que vertu (ou, selon HV 21, la "maîtrise de soi") décide essentiellement du caractère naturel de la méthode appelée, elle aussi, "méthode naturelle": celle-ci est naturelle au niveau de la personne. On ne saurait donc penser à une application mécanique des lois biologiques. La connaissance des rythmes de fécondité - même si elle est indispensable - ne crée pas encore cette liberté intérieure du don, qui est de nature explicitement spirituelle, et dépend du degré de maturité intérieure de l'homme. Cette liberté suppose la faculté de diriger les réactions sensuelles et émotives de l'homme de telle manière qu'elle rend possible la donation de soi à l'autre "ego" sur la base de la mûre possession de son propre "ego" dans sa subjectivité corporelle et émotive.

5. Comme nous l'avons relevé dans les analyses bibliques et théologiques faites précédemment, le corps humain est, dans sa masculinité et féminité, ordonné intérieurement en vue de la communion des personnes (communio personarum). C'est en cela que consiste sa signification nuptiale.
C'est précisément cette signification nuptiale du corps qui a été déformée, pour ainsi dire à la base même, par la concupiscence (en particulier par la convoitise de la chair dans le cadre de la triple concupiscence). Dans sa forme venue à maturité, la vertu de continence dévoile graduellement l'aspect "pureté" de la signification nuptiale du corps. De cette manière, la conscience développe la communion personnelle de l'homme et de la femme, une communion qui n'est pas en mesure de se former et de se développer, dans la pleine vérité de sescommunion des personnes (communio personarum). C'est en cela que consiste sa signification nuptiale.
C'est précisément cette signification nuptiale du corps qui a été déformée, pour ainsi dire à la base même, par la concupiscence (en particulier par la convoitise de la chair dans le cadre de la triple concupiscence). Dans sa forme venue à maturité, la vertu de continence dévoile graduellement l'aspect "pureté" de la signification nuptiale du corps. De cette manière, la conscience développe la communion personnelle de l'homme et de la femme, une communion qui n'est pas en mesure de se former et de se développer, dans la pleine vérité de ses possibilités, uniquement sur le terrain de la concupiscence. C'est précisément cela qu'affirme l'encyclique Humanae Vitae. Cette vérité a deux aspects: un aspect personnel et un aspect théologique.

- 7 novembre 1984

 
 

 

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