Vous êtes ici

TDC 107 - Le mariage comme sacrement se constitue sur la base du "langage du corps"

TDC 107 - Le mariage comme sacrement se constitue sur la base du "langage du corps"

Publié par Incarnare le mercredi 09/09/2009 - 21:24

1. Le signe du mariage comme sacrement de l'Eglise se constitue chaque fois selon la dimension qui lui est propre depuis l'origine et, en même temps, il est constitué sur le fondement de l'amour nuptial du Christ et de l'Eglise, comme la seule et absolument unique expression de l'alliance entre cet homme et cette femme qui sont ministres du mariage comme sacrement de leur vocation et de leur vie. Pour dire que le signe du mariage comme sacrement de l'Eglise se constitue sur la base du "langage du corps", nous nous servons de l'analogie (analogia attributionis) que nous avons cherché déjà précédemment à éclairer. Il est évident que le corps comme tel ne parle pas, mais l'homme parle, relisant ce qui exige d'être exprimé précisément sur la base du corps, de la masculinité ou féminité du sujet personnel ou mieux, sur la base de ce que l'être humain peut exprimer uniquement au moyen de son corps. En ce sens, l'être humain - homme ou femme - non seulement parle avec le langage du corps, mais aussi, en un certain sens, il permet au corps de parler pour lui et de sa part à lui; je dirais, en son nom et sous son autorité personnelle. De cette manière, le concept de prophétisme du corps semble lui aussi être fondé: le prophète, en effet, est celui qui parle pour et de la part de: au nom et sous l'autorité d'une personne.le

2. Les nouveaux époux en sont conscients lorsque, contractant mariage, ils en instituent le signe visible. Dans la perspective de la vie commune et de la vocation conjugale, ce signe initial, signe originaire du mariage comme sacrement de l'Eglise, sera continuellement comblé par le prophétisme du corps. Les corps des époux parleront "pour" et "de la part" de chacun d'eux, parleront au nom et sous l'autorité de la personne, de chacune des personnes, poursuivant le dialogue conjugal, propre à leur vocation et basé sur le langage du corps, approfondi opportunément et continuellement en son temps. Et il est nécessaire que celui-là soit relu dans la vérité: les conjoints sont appelés à former leur vie et leur coexistence comme communion des personnes sur la base de ce langage. Etant donné qu'un ensemble complexe de significations correspond au langage, les époux sont appelés à devenir - par leur conduite et comportement, leurs actions et gestes (gestes de tendresse: GS 49) - les auteurs de ces significations du langage du corps qui, en conséquence, construisent et approfondissent continuellement l'amour, la fidélité, l'honnêteté conjugale et cette union indissoluble jusqu'à la mort.

3. Le signe du mariage comme sacrement de l'Eglise est formé précisément par ces significations dont les époux sont les auteurs. Toutes ces significations ont leur début et sont, en un certain sens, programmées de manière synthétique dans le consentement conjugal afin de construire ensuite - de manière plus analytique jour après jour - le même signe, s'identifiant avec lui à la dimension de la vie tout entière. C'est un lien organique entre la relecture dans la vérité de la signification intégrale du langage du corps et l'emploi de ce langage, dans la vie conjugale. Dans ce dernier cadre, l'être humain - homme et femme - est l'auteur des significations du langage du corps. Cela implique que ce langage dont il est l'auteur corresponde à la vérité qui a été méditée. Nous basant sur la tradition biblique, nous parlons ici du prophétisme du corps. Si dans le mariage (et indirectement encore dans tous les domaines de la coexistence mutuelle) l'être humain - homme et femme - confère à son comportement une signification conforme à la vérité fondamentale du langage du corps, alors lui-même est également "dans la vérité". Dans le cas contraire, il ment et falsifie le langage du corps.

4. Si nous nous plaçons dans la ligne prophétique du consentement conjugal qui, comme nous l'avons déjà dit, offre aux époux une particulière participation à la mission prophétique de l'Eglise, transmise par le Christ lui-même, nous pouvons également utiliser à ce propos la distinction biblique entre vrais et faux prophètes. Par le mariage, comme sacrement de l'Eglise, l'homme et la femme sont appelés de manière explicite à donner - en se servant correctement du langage du corps - le témoignage de l'amour conjugal pro- créateur, témoignage digne de vrais prophètes. C'est en cela que consiste la vraie signification de la grandeur du consentement conjugal dans le sacrement de l'Eglise.

5. L'ensemble des problèmes du signe sacramentel du mariage a un caractère nettement anthropologique. Nous le construisons en nous basant sur l'anthropologie théologique et en particulier sur ce que nous avons dès le début des présentes considérations défini comme théologie du corps. Aussi, dans la suite de ces analyses, nous devrons toujours garder sous les yeux les considérations précédentes qui se réfèrent à l'analyse des mots clés du Christ (nous disons mots clés parce que, comme des clés, ils nous ouvrent les dimensions particulières de l'anthropologie théologique, spécialement la théologie du corps). Edifiant sur cette base l'analyse du signe sacramentel du mariage auquel participent toujours, même après le péché originel, l'homme et la femme en tant qu'êtres humains historiques nous devons constamment nous rappeler le fait que l'être "historique", homme et femme, est en même temps l'être humain concupiscent; comme tels, tout homme et toute femme entrent dans l'histoire du salut et ils s'y trouvent associés grâce au sacrement qui est le signe visible de l'alliance et de la grâce.
C'est pourquoi il faut que dans le contexte des réflexions présentes au sujet de la structure sacramentelle du signe du mariage nous tenions compte de ce que le Christ a dit à propos de l'unité et de l'indissolubilité du mariage en se référant à l'origine, mais aussi (et encore plus) de ce qu'il a dit dans son Sermon sur la Montagne, quand il se réclamait du coeur humain.

- 26 janvier 1983

 
 

 

A la une

Car tous ont péché...

La presse se fait l'écho d'un livre du journaliste Ekke Overbeek indiquant que Karol Wojtyła, futur Pape Jean-Paul II (et aujourd'hui Saint Jean-Paul II) aurait avant son élection pontificale, en tant qu'archevêque de Cracovie, eu connaissance de témoignages de faits de pédo-criminalité (la presse ne relaie ni le nombre ni la nature des faits) et n'aurait pas apporté la réponse appropriée (à savoir le signalement des faits aux autorités civiles et le déclenchement d'une enquête canonique aboutissant au renvoi à l'état laïc des malfaiteurs).