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TDC 098 - Le sacrement de mariage est le signe visible de tout le mystère d'alliance

TDC 098 - Le sacrement de mariage est le signe visible de tout le mystère d'alliance

Publié par Incarnare le lundi 07/09/2009 - 17:21

1. Dans nos considérations précédentes nous avons cherché à approfondir - à la lumière de l'épître aux Ephésiens - l'origine sacramentelle de l'homme et du. mariage dans l'état de la justice (ou innocence) originelle.
On sait toutefois que l'héritage de la grâce a été rejeté par le coeur humain au moment de la rupture de la première Alliance avec le Créateur. La perspective de la procréation, au lieu d'être illuminée par l'héritage de la grâce originelle, accordée par Dieu au moment même où fut donnée l'âme raisonnable, a été voilée par l'héritage du péché originel. On peut dire que le mariage, en tant que sacrement primordial, a été privé de cette efficacité surnaturelle qu'il puisait, au moment de son institution, dans le sacrement de la création globale. Néanmoins, même dans cet état - c'est-à-dire celui de la culpabilité héréditaire de l'homme - le mariage ne cesse d'être la figure de ce sacrement dont il est question dans Ep 5,22-33, et que l'auteur de l'épître n'hésite pas à qualifier de "mystère de grande portée". Ne pouvons-nous pas en déduire que le mariage est encore et toujours cette plate-forme de la réalisation des desseins éternels de Dieu, selon lesquels le sacrement de la création a rapproché les hommes et les a préparés au sacrement de la Rédemption, les introduisant dans la dimension de l'oeuvre du salut? L'analyse de l'épître aux Ephésiens et particulièrement du texte classique Ep 5,22-33 semble pencher vers cette solution-là.

2. Quand, au verset 31, l'auteur se réfère aux paroles de l'institution du mariage que nous trouvons dans Gn 2,24 "C'est pourquoi l'homme laissera son père et sa mère, s'attachera à sa femme et ils deviendront une seule chair", puis qu'il déclare aussitôt après "c'est un mystère de grande portée". Il semble indiquer non seulement le mystère caché en Dieu de toute éternité mais aussi cette continuité dans la réalisation qui existe entre le sacrement primordial connexe à la gratification surnaturelle de l'homme dans la création même et le don nouveau advenu quand le Christ "a tant aimé l'Eglise qu'il s'est livré pour elle; pour la rendre sainte ..." Ep 5,25-26 - don que l'on peut définir dans son ensemble comme sacrement de la Rédemption. Dans ce don rédempteur de lui-même pour l'Eglise, se trouve également compris - suivant la pensée de saint Paul - le don de soi que le Christ a fait à l'Eglise, à la ressemblance de la relation conjugale qui, dans le mariage, unit l'homme et la femme. De cette manière, le sacrement de la Rédemption revêt en un certain sens la figure et la forme du sacrement primordial. Au mariage du premier mari et de la première femme, en tant que signe de la gratification surnaturelle de l'homme dans le sacrement de la création, correspondent les épousailles ou, plutôt, l'analogie des épousailles du Christ avec l'Eglise comme grand signe fondamental de la gratification surnaturelle de l'homme dans le sacrement de la Rédemption - de la gratification dans laquelle se renouvelle de manière définitive l'alliance de la grâce d'élection, rompue à l'origine à cause du péché.

3. L'image que présente le passage de l'épître aux Ephésiens semble parler surtout du sacrement de la Rédemption en tant que réalisation définitive du mystère caché en Dieu de toute éternité. Dans ce mysterium magnum se réalise définitivement en effet tout ce dont l'épître aux Ephésiens a traité en son premier chapitre. En effet, elle nous dit non seulement - comme nous nous en souvenons - "C'est ainsi qu'il nous a élus en lui (c'est-à-dire dans le Christ) dès avant la création du monde, pour être saints et immaculés en sa présence dans l'amour ..." Ep 1,4, mais encore: "En lui (le Christ), nous trouvons la Rédemption par son sang, la rémission des fautes, selon la richesse de sa grâce qu'il nous a prodiguée en toute sagesse et intelligence ..." Ep 1,7-8 La nouvelle gratification surnaturelle de l'homme dans le sacrement de la Rédemption est également une réalisation nouvelle du mystère caché en Dieu de toute éternité - nouvelle par rapport au sacrement de la création. En ce moment, la gratification est, en un certain sens, une nouvelle création. Elle est toutefois différente du sacrement de la création du fait que la gratification originelle liée à la création de l'homme constituait cet homme depuis l'origine, moyennant la grâce, en l'état de l'innocence, de la justice originaire. La nouvelle gratification de l'homme dans le sacrement de la Rédemption lui donne, au contraire, avant tout la rémission des péchés. Toutefois, ici, peut également surabonder la grâce comme du reste le dit saint Paul: "Là où le péché s'est multiplié, la grâce a surabondé" Rm 5,20.

4. Le sacrement de la Rédemption - fruit de l'amour rédempteur du Christ - devient, sur la base de son amour nuptial "pour l'Eglise", une dimension permanente de la vie même de l'Eglise, dimension fondamentale et vivifiante. C'est le mysterium magnum du Christ et de l'Eglise: mystère éternel réalisé par le Christ qui "s'est livré pour elle" Ep 5,25; mystère qui se réalise continuellement dans l'Eglise parce que comme objet de la foi, celui-ci reste voilé également à travers ce qui l'exprime et le réalise. La visibilité de l'invisible appartient donc à l'ordre des signes, et le signe indique seulement la réalité du mystère, mais il ne la dévoile pas. Comme le premier Adam, l'être humain - homme et femme - créé à l'état d'innocence originaire et appelé en cet état à l'union conjugale (en ce sens, nous parlons du sacrement de la création) fut le signe de l'éternel mystère, ainsi le second Adam, le Christ, uni à l'Eglise, par le sacrement de la Rédemption, grâce à un lien indissoluble, analogue à l'alliance indissoluble des époux, est un signe définitif du même mystère éternel. En parlant donc de la réalisation de l'éternel mystère, nous parlons également du fait que celui-ci devient visible par la visibilité du signe. C'est pourquoi nous parlons également de la nature sacramentelle de tout l'héritage du sacrement de la Rédemption par référence à toute l'oeuvre de la création et de la Rédemption et, d'autant plus, par référence au mariage institué dans le contexte du sacrement de la création; et de même par référence à l'Eglise comme Epouse du Christ, dotée d'une alliance quasi conjugale avec Lui.

- 13 octobre 1982

 
 

 

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