Vous êtes ici

Le jour d'après (2)

Le jour d'après (2)

Publié par Incarnare le lundi 25/03/2013 - 21:39 - Blog

Le débat sur le "mariage pour tous" aura réussi comme le souligne Natalia Trouillier à cliver les français comme rarement auparavant.  De cette fracture anthropologique et philosophique, une fracture sociétale et humaine se fait jour, qui nous éloigne au point que nos mots n'ont souvent plus en commun que leur intonation1, qu'on délaisse leur signification pour ne plus les mesurer qu'au volume de la clameur.

"Et demain ?", demande justement Valérie. Oui, demain, restera-t-il des mots que nous n'ayons pas épuisés, pour proposer un chemin ensemble ? Des mots qui n'aient servi de munitions ? 

Manifester... l'amour de Dieu (ou le laisser se manifester)

Sans nier la dignité de la lutte politique2, n'est-il pas temps de ranger l'épée au foureau ? Devons-nous l'emporter à tout prix ou, comme Bernadette, reconnaître que nous ne sommes pas chargés de convaincre mais d'annoncer ? Je ne sais, je ne suis pas politicien, mais je me dis que prêcher un Messie crucifié devrait au moins influer sur notre manière de manifester (en silence ?)...  Sans spiritualiser à l'excès, cessons une seconde de rugir et accordons un regard à Celui qui n'a pas protégé Son visage des outrages et des crachats.  

Au seuil de la semaine sainte, je ressens déjà ce vide du vendredi.. Les lacrymo suscitent en nous moins de larmes que le sentiment de n'avoir pas assez manifesté l'amour qui nous habite. Quel chemin humain vers une possible réconciliation ? Et cependant (déjà) l'espérance de Pâques. Face à cette voie sans issue (pour nous), Il nous dit : "je suis l'Amour, j'inventerai un chemin pour vous rencontrer". 
 

Revendiquer la joie

Alors, l'après mariage-gay ? Victoire ou défaite, qu'importe : ce qui compte à mes yeux, c'est de commencer à tracer ce chemin de réconciliation.  

Quelques-uns s'y sont attelés. Tugdual Derville plaide ainsi pour une «écologie humaine», appelant à dépasser l'opposition à un projet de loi pour réfléchir à ce qui fait l'homme. Ne doutant pas que ce mouvement nourrira la réflexion de ceux qui en sont proches, j'espère qu'il saura porter, plus que des prescriptions, cet émerveillement : « Qu'est-ce que l'Homme pour que tu penses à lui ?»

Après cette séquence où le discours de l'Eglise sur le couple a pu être perçu (au mieux) comme un conservatisme, je crois essentiel qu'elle adresse à nos contemporains une parole d'abord positive. Qu'elle parle à leur coeur avant de parler à leur volonté. Qu'elle dise la joie de Dieu qui nous a créés hommes et femmes, et qu'elle revendique cette joie qu'il y a à être homme ou femme. Qu'elle manifeste confiance et sa miséricorde. 

Je crois3 que l'enseignement de JPII - cette "bombe à retardement théologique" - est précieux pour méditer cette bonne nouvelle qu'est notre corps et pour la partager. Des signes de plus en plus nombreux m'indiquent que, partout dans les diocèses de France, cette intuition est de plus en plus partagée. 

On a beau être en carême, ce chant d'avent m'habite depuis 40 jours : 

 Réjouis-toi, car Il vient, l'époux que rien ne retient.
En bondissant, Il accourt, Il fait entendre sa voix :
« Sors de la nuit, viens à moi, je suis à toi pour toujours ! »

 
 

 

A la une

Car tous ont péché...

La presse se fait l'écho d'un livre du journaliste Ekke Overbeek indiquant que Karol Wojtyła, futur Pape Jean-Paul II (et aujourd'hui Saint Jean-Paul II) aurait avant son élection pontificale, en tant qu'archevêque de Cracovie, eu connaissance de témoignages de faits de pédo-criminalité (la presse ne relaie ni le nombre ni la nature des faits) et n'aurait pas apporté la réponse appropriée (à savoir le signalement des faits aux autorités civiles et le déclenchement d'une enquête canonique aboutissant au renvoi à l'état laïc des malfaiteurs).