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Sexualité : trop importante... pour ne pas en rire !

Sexualité : trop importante... pour ne pas en rire !

Si votre maman petite amie mamie a fait un bond devant sa télé ce soir vers 21h, elle est sans doute tombée sur le dernier épisode du Cathologue1, qui aborde avec humour et une certaine tendresse (et un décalage certain) de la vision (réelle ou supposée) qu'ont les catholiques de la sexualité.

Et ses auteurs ont bien raison ! La sexualité est en effet bien trop importante... pour ne pas en rire. 

Sexualité : une tragi-comédie..

Damien (le timide, hors-champ) a une très haute idée de la sexualité.. tellement haute, sacralisée et sublimée... qu'il ne faudrait pas en parler, ou à demi-mot, à coup de métaphores plus ou moins ridicules. Jérôme (le BG aux t-shirts déjà cultes), de son côté, a moins approfondi le sujet, mais il a compris un point essentiel : la sexualité est un cadeau de Dieu ! 

Combien, parmi ceux d'entre-nous qui ont grandi dans des familles catholiques "comme il faut", ont entendu au sujet de la sexualité une parole à la fois simple, positive, éclairante qui encourage tout en responsabilisant ? Se sont sentis accompagnés et non livrés à eux-mêmes ? Dans combien de familles le rapport au corps est-il si évident qu'on puisse en plaisanter au dîner ? 

C'est que notre corps prête à rire2. Et pas seulement du rire gras des blagues graveleuses (qui ne parvient pas à masquer une gêne face au corps) ! Si l'on peut en rire, c'est que notre corps, que Saint François appelait non sans humour «Frère Âne3», est à la fois glorieux et pathétique ; mystique et pourtant lié à des considérations bien pratiques.

C.S. Lewis4 le dit ainsi : 

La comparaison [du corps à un âne, que fait St François], est tout à fait juste, car aucune personne censée ne peut aimer ou haïr un âne. C'est un animal utile, robuste, paresseux, obstiné, patient, adorable et exaspérant ; qui mérite tantôt le bâton, et tantôt la carotte ; à la fois pathétique et absurdement beau. Le corps est ainsi. 

Il est impossible de vivre avec si l'on n'a pas accepté qu'une de ses fonctions dans nos vies est celle du bouffon. Notre corporéité est l'une des plus vieilles plaisanteries qui soit. Eros peut nous conduire à prendre le corps très au sérieux. Mais ce serait une erreur d'en déduire qu'il doit toujours en être ainsi. Le visage des amoureux en témoigne : sauf quand il ne dure pas, l'amour contient toujours un élément de bouffonenrie. 

Notre corporéité serait une frustration s'il n'en était pas ainsi. Il serait un instrument bien insuffisant pour jouer la partition amoureuse, si son insuffisance même ne rendait pas - par son charme grotesque - la partition plus intéressante. [...] Il y a en effet à certains moments un grande poésie dans la chair ; mais elle est en même temps irrémédiablement et obstinément prosaïque.  

La résurrection de la chair

Si l'Ascension n'était pas un jour férié, elle inspirerait sans doute à nombre de nos concitoyens plus Stargate qu'autre chose, et ils se voient déjà en Daniel Jackson (ou en Carter, pour les femmes), "devenant énergie pure, en perdant leur forme matérielle originelle et accédant à un plan d'existence supérieur" (sic5).

Sauf que l'Ascension de Jésus,  c'est tout le contraire : avant d'être enlevé vers le Père, Jésus a bien pris soin de démontrer à nos camarades disciples qu'il n'était pas un pur esprit : il leur a présenté (et pour Thomas, fait toucher) ses plaies et il a même mangé avec eux ! 

Ainsi, c'est parce que l'amour et la sexualité sont des choses si sérieuses qu'il est urgent d'en plaisanter (sainement) ; à l'inverse, c'est paradoxalement, malgré ses limites, ses faiblesses, ses dysfonctionnements, notre peur de mal faire, notre désir de réussir, d'assurer, notre difficulté à contenir ses élans ou à les orienter, c'est ce corps qui nous est donné pour aimer. Pour l'éternité. 

 
 

 

A la une

Car tous ont péché...

La presse se fait l'écho d'un livre du journaliste Ekke Overbeek indiquant que Karol Wojtyła, futur Pape Jean-Paul II (et aujourd'hui Saint Jean-Paul II) aurait avant son élection pontificale, en tant qu'archevêque de Cracovie, eu connaissance de témoignages de faits de pédo-criminalité (la presse ne relaie ni le nombre ni la nature des faits) et n'aurait pas apporté la réponse appropriée (à savoir le signalement des faits aux autorités civiles et le déclenchement d'une enquête canonique aboutissant au renvoi à l'état laïc des malfaiteurs).

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