Benoît, un Pape bien dans ses pompes... de ski !
Benoît XVI, dont il faut reconnaître qu'on connait plus le goût pour le piano que les performances sportives, a fait l'éloge du corps, rapporte l'Express. «Par le sport, l'individu comprend mieux que son corps ne peut être considéré comme un simple objet, et que la corporéité exprime l'être en relation avec autrui. L'équilibre entre dimensions physique et spirituelle conduit à ne pas idolâtrer le corps mais à le respecter.»
Le corps a donc une importance toute particulière car il est le lieu où nous faisons l'expérience de la relation à l'autre ; c'est dans la mesure où l'autre est respecté dans son corps qu'il est vraiment aimé et accueilli, dans la mesure où nous acceptons de nous laisser regarder que nous nous laissons connaître.
Mais le corps revêt aussi une dimension particulière comme terrain privilégié de la relation à soi-même. Cette relation n'est pas toujours aisée, comme en témoignent de nombreux exemples de déni ou de dédain pour le corps, ou à l'inverse la survalorisation de celui-ci perçu comme un objet à sculpter.
Le saviez-vous ? Nous devons la devise olympique «Plus vite, plus haut, plus fort»... à un prêtre, le Père Henri Didon.
En effet, l'Eglise considère depuis toujours le sport avec bienveillance. Benoît XVI avait déjà montré son goût pour la natation, Jean-Paul II, grand sportif (skieur et randonneur) s'était adressé au monde du sport dans une belle homélie.
Je voudrais évoquer ici Paul VI, qui était intervenu dans le premier congrès international de pyschologie du sport, en ces termes :
L’Eglise, vous le savez, s’est toujours intéressée au développement du sport, préoccupé qu’elle est de l’épanouissement harmonieux de l’homme, corps et âme. Elle ne peut qu’applaudir à tout ce qui tend, par la pratique du sport, à éduquer, développer, et fortifier le corps humain, pour lui permettre un meilleur service de l’homme et une plus grande perfection de sa personnalité. Car elle professe une véritable estime du corps, dont elle sait qu’il est le temple de Dieu, et qu’un jour il ressuscitera. C’est pourquoi elle encourage les activités sportives qui facilitent une heureuse harmonie entre le développement physique et l’éducation intellectuelle et morale.
Mais le passage le plus savoureux reste cette intervention du même Paul VI lors des XVIIIe championnats du monde de ski nautique, en 1964. Paul VI, reconnaissant qu'il ne connaît rien à ce sport, fait (sur le ton de l'humour et reconnaissant que ce serait de la piètre exégèse) un parallèle entre les skieurs nautiques et, je vous le donne en mille.... Jésus marchant sur l'eau)