Vous êtes ici

L'inaliénable dignité de l'enfant

L'inaliénable dignité de l'enfant

Publié par Incarnare le dimanche 03/02/2013 - 18:15 - Blog

Ce jour, lors du débat sur l'ouverture du mariage aux personnes de même sexe, le rapporteur Erwann Binet a tenté de retourner les arguments de l'opposition contre elle. Il a ainsi justifié la loi qu'il défend au nom de la dignitié des enfants ! Regardons de plus près son argument : 

Le député socialiste avait déjà avancé cet argument au cours d'un entretien accordé au journal "Le Monde", où il se disait de plus catholique pratiquant : "Comment peut-on dire à des enfants nés par PMA en Belgique que comme ils n'ont pas de père, il aurait été préférable qu'ils ne naissent pas ?".
 

Oui, dès sa conception, tout enfant est doué d'une dignité fondatamentale... 

Et cette dignité n'a strictement rien à voir avec la façon dont il est conçu. Elle lui vient simplement du fait d'être humain.

Les non-croyants le justifient par la simple appartenance à l'espèce humaine. Nous autres catholiques1 croyons que chaque être humain possède en quelque sorte une double filiation :

  1. la première, divine, en tant que créature de Dieu2, et enfants adoptifs par le Christ3
  2. et la seconde, naturelle, qui est la collaboration des parents à l'oeuvre de création divine, ou procréation4...  

Ainsi, nous reconnaissons comme dignes et enfants de Dieu tous les enfants, quel que soit les circonstances de leur conception. L'Eglise qu'Erwann Binet trouve bien rétrograde n'aura d'ailleurs aucune réticence à les baptiser. C'est notamment le cas ;

  • des enfants de l'adultère
  • des enfants issus d'un viol,
  • de la fille du député Filoche, que sa femme a encouragé à coucher avec une amie en couple lesbien (#glauque). 
  • des enfants de gays belge issus de PMA,
  • ce serait même le cas d'enfants né d'une mère porteuse (en langage politique correct on dit "issue de la GPA"). 
  • ....

 

... mais ça ne légitime rien. 

La dignité de tout enfant qui vient à l'existence ne justifie pas les moyens mis en oeuvre pour sa conception. Erwann Binet imagine t-il un instant légaliser le viol parce que, vous comprenez, ces enfants là sont des enfants comme les autres ? Erwann Binet soutient-il ce couple de lesbiennes sourdes qui ont volontairement donné naissance à des enfants sourds, parce qu'après tout ce sont des enfants

La moralité d'un acte ne se mesure pas simplement à son résultat, mais également à sa qualité intrinsèque et à son intention. Il s'agit ici de créer ex-nihilo des enfants volontairement privés d'un père ou d'une mère
 

Erwann Binet au défi de la cohérence

Allons plus loin et poussons Monsieur Binet dans ses retranchements. 

Si Erwann Binet est tellement attaché au droit de l'enfant à naître, quelles que soient les cironstances, que fait-il dans un parti qui emploie massivement le recours à l'IVG dès qu'un enfant est simplemen non désiré ? dans le parti eugéniste de M. Dussopt qui s'étonnait qu'on laisse encore vivre 4% des enfants atteints de trisomie ?

Le sort de ces enfants-là n'a pas l'air d'inquiéter M. Binet.  

  • 1. et Erwann Binet avec nous, s'il est aussi catholique qu'il le dit au Monde
  • 2. cf. Jr 1, 4 : "Avant même de te former au ventre maternel, je t'ai connu; avant même que tu sois sorti du sein, je t'ai consacré"
  • 3. cf. Ga 4,  4-6 "Mais quand vint la plénitude du temps, Dieu envoya son Fils, né d'une femme, né sujet de la Loi, afin de racheter les sujets de la Loi, afin de nous conférer l'adoption filiale. Et la preuve que vous êtes des fils, c'est que Dieu a envoyé dans nos cœurs l'Esprit de son Fils qui crie : Abba, Père !"
  • 4. voilà pour quoi nous ne parlons pas de simple reproduction

 
 

 

A la une

Car tous ont péché...

La presse se fait l'écho d'un livre du journaliste Ekke Overbeek indiquant que Karol Wojtyła, futur Pape Jean-Paul II (et aujourd'hui Saint Jean-Paul II) aurait avant son élection pontificale, en tant qu'archevêque de Cracovie, eu connaissance de témoignages de faits de pédo-criminalité (la presse ne relaie ni le nombre ni la nature des faits) et n'aurait pas apporté la réponse appropriée (à savoir le signalement des faits aux autorités civiles et le déclenchement d'une enquête canonique aboutissant au renvoi à l'état laïc des malfaiteurs).