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Adam "connut" sa femme

Adam "connut" sa femme

Publié par Incarnare le mardi 25/08/2009 - 00:53

 L'homme connut Ève, sa femme ; elle conçut et enfant Caïn et elle dit : "j'ai acquis un homme de par le Seigneur1

Jean-Paul II inclut l'analyse de passage dans sa réflexion sur l'homme originel, bien qu'il soit situé dans le texte après l'épisode de la connaissance du bien et du mal. 

 

Connaître bibliquement

Pour une pensée occidentale moderne habituée à un lexique précis, cette précaution de vocabulaire semble signifier une suspicion du corps, comme si l'auteur biblique n'avait pas voulu appeler un chat un chat. Il faut cependant s'interroger : combien d'expressions positives et respectueuses avons-nous pour désigner la relation sexuelle ? combien d'expression dévaluatrices ou termes argotiques ? N'est-ce pas nous qui sommes incapable de regarder la relation sexuelle, dans la contemplation de sa beauté, sans détourner les yeux ? 

La connaissance biblique, dit le Pape2, "touche aux racines les plus profondes de l'identité[...], à l'unicité et l'irrépétabilité de la personne." En d'autres termes, il ne s'agit pas de connaître en l'autre ses qualités spirituelles ou ses attributs physiques, mais le coeur de sa personne.

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Quand l'amour atteint cette connaissance qui touche à l'irrépétabilité de l'autre, il ne peut qu'être durable, car la valeur de la personne renvoie à l'Infini. C'est la fondation de l'indissolubilité du mariage et la raison pour laquelle l'adultère le viole particulièrement : l'adultère signifie la non-reconnaissance de l'irrépétabilité et de la dimension de la personne. Il signifie que l'autre est réduit(e) à un ensemble fini de critères physiques ou spirituels (sur lesquels il se trouvera toujours un(e) autre pour la surpasser). 

Le terme de connaissance offre également un bon test de l'amour authentique : en te donnant à l'autre, te sens-tu plus toi-même ou moins toi-même ? Te découvres-tu ou te sens-tu absorbé(e) et écrasé(e) par l'autre ? 

 

Connaissance et procréation

La connaissance est liée immédiatement dans la Bible à la procréation, dont il est bon de rappeler qu'elle correspond à une bénédiction3

Jean-Paul II a une admiration particulièrement pour la femme, liée à sa capacité à participer pleinement à cette oeuvre en donnant la vie. La femme est naturellement plus ouverte au don d'elle-même et au don de Dieu dans sa vie.

Dès le commencement, c'est la féminité et la maternité qui sont les cibles des attaques les plus virulentes de Satan : "Je mettrai une hostilité entre la femme et toi, entre sa descendance et ta descendance"4 A cause du péché originel, un rapport d'inégalité et de domination s'instaure avec l'homme5.

Nous l'avons dit : ce qui est le plus souvent profané dans ce monde est ce qui est le plus sacré. La femme a  ainsi une place spéciale dans le coeur de Dieu : il a voulu en faire son alliée dans l'oeuvre du salut. Il n'est pas anodin que ce soit par la coopération de Marie que Jésus soit venu au monde.

La maternité est signe de l'amour créateur de Dieu. Si Satan parvient à convaincre l'homme de parodier ce 'sacrament', alors sa contrefaçon peut devenir un anti-signe de l'amour de Dieu qui donne la vie : le symbolique devient alors diabolique.
Le lien entre connaissance et engendrement est signe que la promesse de la rédemption a commencé à s'accomplir, et ce dès le péché originel : c'est précisément la descendance de la femme qui foulera le serpent à la tête.

La connaissance du conjoint pointe dès le commencement vers la rédemption, vers la connaissance de Dieu. Saint-Paul annonce dans la lettre aux Corinthiens6 cette certitude de la rédemption malgré le péché, avec l'hymne à l'amour : "Nous voyons actuellement une image obscure dans un miroir ; ce jour-là, nous verrons face à face. Actuellement, ma connaissance est partielle ; ce jour-là, je connaîtrai vraiment, comme Dieu m'a connu".7

  • 1. Gn 4,1 (traduction: Bible de Jérusalem)
  • 2. TDC 20,5
  • 3. cf. Gn 1,28[/n]. Dans la connaissance profonde de l'autre, les époux en viennent à participer à l'oeuvre de création de Dieu : ils participent à la puissance créatrice de Dieu !Mulieris Dignitatem, 18
  • 4. Gn 3,15
  • 5. pour un commentaire plus complet, lire l'homme de concupiscence .
  • 6. 1Co 13,12
  • 7. C'est par ces mots que Saint-Augustin ouvre ses Confessions où il entend se mettre à nu, non pas par manque de pudeur, mais dans la confiance de la nudité originelle, dans la confiance dans le Dieu créateur.

 
 

 

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Car tous ont péché...

La presse se fait l'écho d'un livre du journaliste Ekke Overbeek indiquant que Karol Wojtyła, futur Pape Jean-Paul II (et aujourd'hui Saint Jean-Paul II) aurait avant son élection pontificale, en tant qu'archevêque de Cracovie, eu connaissance de témoignages de faits de pédo-criminalité (la presse ne relaie ni le nombre ni la nature des faits) et n'aurait pas apporté la réponse appropriée (à savoir le signalement des faits aux autorités civiles et le déclenchement d'une enquête canonique aboutissant au renvoi à l'état laïc des malfaiteurs).

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