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Prostitution : l'interdiction, c'est Vital

Prostitution : l'interdiction, c'est Vital

Il est à parier que nombre d'orientations du nouveau gouvernement n'auront pas le goût de nous plaire ; il nous faut cependant, en ces premiers jours, assurer Najat Vallaud-Belkacem de notre soutien quant à sa volonté affichée de bannir la prostitution. Que les lobbies ayant un intérêt financier ou idéologique à perpétuer ce business sordide manifestent leur désaccord, c'est compréhensible ; mais 54% des français se déclarent contre l'interdiction de la prostitution ! 

Leurs arguments sont divers et variés (même s'ils oublient le vrai argument choc, qui donnerait presque envie aux vieilles dames folles de la messe de rejoindre la profession, l'affirmation par le Christ himself que les prostituées nous précéderont dans le Royaume). Dans une émission de radio entendue ces derniers jours, une représentante de la profession en avançait deux : sa liberté - inaliénable, selon elle - de disposer de son corps (sic1) comme bon lui-semble ; un mal qui serait nécessaire pour éviter des viols. 

 

L'argument de la sacro-sainte liberté ne tient pas, pour deux raisons.

Tout d'abord, parce que la liberté suppose la dignité de celui qui entend l'exercer, et qu'on ne saurait ainsi user de sa liberté pour renoncer à sa dignité. Le droit européen s'appuie sur un exemple qui pourrait prêter à sourire pour justifier ce principe : le lancer de nain. La CEDH a en effet débouté un nain qui contestait l'interdiction de cette pratique, au motif qu'il était consentant.

Ensuite, parce que, quand bien même cette femme pourrait être libre de toute pression extérieure, et soumise à aucune contrainte d'aucune sorte (manque d'argent, etc.), ce n'est pas le cas de ses collègues. Un parallèle permet de comprendre immédiatement : je peux très bien décider, sans aucune contrainte, de vendre mon rein ; cependant, le risque de dérive est tel d'autoriser une telle pratique, qu'il est justifié que l'Etat interdise cette activité au nom de l'ordre public.  

 

La prostitution comme "mal nécessaire" n'est pas plus justifiée.

Cet argument justifie l'instrumentalisation de femmes qu'on transforme en victimes sacrificielles sur l'autel de la violence des hommes.  De plus, en faire un modèle de société institutionnalisé reviendrait à accentuer le divorce entre le corps et le coeur, entre le sexe et la personne, divorce qui fait déjà tant de ravages. 

 

Le saint des prostituées

A la faveur de ce débat, j'ai découvert l'existence d'un certain Vital de Gaza. Ce saint du VIIe siècle (fêté le 11 janvier) est devenu, la soixantaine passée, l'apôtre des bordels. Il consacrait en effet tout l'argent qui lui était confié à louer, non pas le corps, mais le temps des prostituées d'Alexandrie, à qui il annonçait l'amour de Dieu.

Cette activité lui valait toute sortes de calomnies, qui conduisirent l'évêque du lieu à le faire emprisonner ; mais c'est les prostituées elles-mêmes qui supplièrent le prélat de laisser sortir le seul homme qui venait leur annoncer les merveilles de Dieu, le seul qui les respectait dans leur intégrité. Vital est mort par la main d'un souteneur, qui craignait pour son business.  

 

 

  • 1. les habitués d'une certaine novlangue reconnaîtront ici un appel du pied aux féministes

 
 

 

A la une

Car tous ont péché...

La presse se fait l'écho d'un livre du journaliste Ekke Overbeek indiquant que Karol Wojtyła, futur Pape Jean-Paul II (et aujourd'hui Saint Jean-Paul II) aurait avant son élection pontificale, en tant qu'archevêque de Cracovie, eu connaissance de témoignages de faits de pédo-criminalité (la presse ne relaie ni le nombre ni la nature des faits) et n'aurait pas apporté la réponse appropriée (à savoir le signalement des faits aux autorités civiles et le déclenchement d'une enquête canonique aboutissant au renvoi à l'état laïc des malfaiteurs).

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