La nouvelle observatrice (romaine)
La place (ou le peu de place) des femmes dans l'Eglise fait régulièrement débat chez les catholiques, les positions se situant dans un large éventail qu'encadrent deux extrêmes : ceux qui prônent l'ordination des femmes et ceux qui refusent même de les laisser entrer dans le choeur. Si les femmes sont de fait très présentes, elles n'occupent que peu souvent des fonctions comportant une forte visibilité (notamment d'enseignement), alors que rien ne s'y oppose formellement.
L'Osservatore Romano, le journal du Pape, contribuera bientôt modestement à rétablir1 un peu l'équilibre en créant un supplément mensuel2 de 4 pages sur la place des femmes dans l'Eglise, écrit par des femmes.
A l'origine de cette initiative, Benoît XVI himself, qui en juin 2010, demandait au directeur du journal de féminiser ses équipes comme ses sujets, et écrivait:
En ouvrant ses portes à de nouveaux rédacteurs - et parmi ceux-ci un nombre croissant de femmes, [...] l'Osservatore Romano exprime l'amitié cordiale du Saint-Siège à l'égard de l'humanité d'aujourd'hui, comme personne humaine créée à l'image et à la ressemblance de Dieu et sauvée par le Christ.
Un geste symbolique, donc, mais de bon augure, et qui manifeste le souci du Pape d'approfondir cette question des rapports hommes-femmes dans le quotidien de notre Eglise.
Parmi les femmes arrivées depuis quelques années à la rédaction de l'Osservatore Romano, il faut connaître Lucetta Scaraffia, dont Frédéric Mounier fait un beau portrait dans La Croix. Je vous invite également à lire chez Rocco Palmo un article de Lucetta Scaraffia sur la collaboration hommes / femmes dans l'Eglise.
A l'heure où la réflexion sur la place des femmes dans l'Eglise avance, et où les Semaines Sociales de France ont prévu de se pencher sur la question, avec une session 2012 intitulée "Hommes, Femmes, la nouvelle donne ?", je suggère gentiment aux organisateurs (poke) de l'inviter !
- 1. il ne s'agit pas ici de dire que cela "suffirait" à rétablir un équilibre loin d'être atteint, mais cela témoigne de la même volonté qui a présidé à l'apparition des "minorités visibles" dans notre petit écran et permis ainsi de "normaliser" la diversité
- 2. dans l'édition du dernier jeudi de chaque mois, à partir du 31 mai