Pro-Vie, pro-choix : la morale est-elle l'ennemi de la liberté ?
(Via Cathoweb) La chambre des représentants des États-Unis a donc adopté la réforme du système de santé voulue par Obama. Cette réforme a été toutefois amputée d'un volet important, auquel tenait le planning familial américain -qui essuie ici une défaite sévère- : le financement de l'IVG par l'État. Les pro-choice crient au scandale, dénonçant une atteinte à leur liberté.
Les américains sont beaucoup plus libéraux que nous, non seulement économiquement mais philosophiquement : ils sont d'avis que l'état doit intervenir le moins possible dans la vie publique. Cette position se fonde sur le fait que les états ont souvent été l'instrument de la restriction de la liberté individuelle, valeur première outre-atlantique. S'il s'agissait alors d'empêcher l'état de causer le malheur, cet écueil n'en est pas moins présent aujourd'hui : nous sommes dans une période où il devient tentant pour lui de définir des "bonheurs officiels", que chacun devrait poursuivre. C'est donc au nom de la liberté que les représentants ont choisi de refuser le financement public de l'IVG.
Mais quid de la rhétorique du Planning Familial, qui rapproche si fortement IVG et liberté1 ? La morale -forcément obscurantiste- n'est-elle pas l'ennemie de la liberté ? Quid des discours ségolénistes qui promeut la contraception comme unique éducation sexuelle, dès 13 ans s'il vous plaît, sur les budgets d'une institution dont les compétences ne comprennent en rien l'éducation sexuelle ? On voit ici un modèle social français qui a commencé à nier la Liberté au nom des libertés. Qui enfante2 une pensée unique au nom du respect, qui développe l'intolérance au nom de la tolérance.
Dans dix ans, quand tous les collèges seront à la mode Royal, aucune jeune fille ne pourra dire décemment, sous peine d'être taxée de coincée -ou pire, d'obscurantiste- qu'elle n'a tout simplement pas encore envie de coucher avec un garçon. On lui rétorquera que l'état a pourvu et qu'elle a son "Pass contraception"3. Si elle tombe enceinte, on se contentera de lui indiquer le centre IVG le plus proche et surtout, on se gardera de l'écouter ou chercher à la comprendre.
Ou on peut décréter que tout enfant a droit à la dignité et que l'état a la responsabilité d'offrir à toute mère des conditions décentes pour élever son enfant ; on adapterait les formations pour qu'une grossesse ne soit pas "un an de perdu" ; bref, on offrirait un vrai choix aux jeunes femmes enceintes en leur donnant les moyens de faire un choix positif et pas seulement un choix par défaut. Bref, on serait à la fois pro-choice et pro-life. La morale est ce qui nous entraîne à faire le bien : ne souhaitons nous pas que notre liberté nous y entraîne ?